Voici
une présentation des principaux auteurs de la littérature
créole :
CESAIRE
Aimé (Martinique, 1915).
Figure majeure de la vie politique martiniquaise, Aimé
CESAIRE est maire de Fort-de-France depuis 1945. Il a également
été député de la Martinique pendant
près d'un demi-siècle, et se trouve, avec d'autres
élus de l'Outremer, à l'origine de la loi de
départementalisation de la Martinique, la Guadeloupe,
la Guyane et la Réunion en 1946. Quittant le Parti
Communiste au lendemain des événements de Budapest
(1956), il a fondé le Parti Progressiste Martiniquais.
En plus de cette intense activité politique, Aimé
CESAIRE est une figure majeure des lettres françaises.
Son oeuvre, essentiellement poétique et théâtrale,
s'est nourrie du contact de l'Afrique, rencontrée à
Paris en la personne de Léopold Sédar SENGHOR,
pour déboucher sur une revendication de l'héritage
et de la culture d'essence africaine, la Négritude.
CHAMOISEAU Patrick
(Martinique, 1953).
Etudiant en droit et en lettres, puis éducateur social,
il se lance très tôt dans le journalisme d'opinion,
où il déploie une revue polémique et
acerbe. Puis dans la création littéraire ou
le vieux français côtoie l'argot des anciens
esclaves.
La vie et l'uvre de CHAMOISEAU est marquées par
un combat littéraire et politique en faveur de la "Créolité".
CONFIANT Raphaël
(Martinique, 1951).
A la suite d'études d'anglais, science politique
et de linguistique créole, il devient professeur,
écrivain essayiste puis journaliste.
Passionné du créole, il écrit d'abord
dans cette langue. Révélé par son premier
roman le nègre et l'amiral (1988), il tente de définir
la Créolité à l'aide de Patrick CHAMOISEAU
et JEAN BERNABE.
FANON Frantz (Martinique,
1925).
Il a influencé de nombreux intellectuels du tiers-monde.
Après des études de médecine il devient
psychiatre.
Il fait le portrait de l 'homme noir antillais et théorise
l'aliénation psychotique provoquée par l'oppression
coloniale. Il critique la Négritude.
Son engagement ira bien au delà des mots. il participe
à la lutte de libération algérienne en
1953.
A noter : Les damnés de la terre (1961), préfacé
par Jean-Paul Sartre, il s'insurge contre "La mise à
l'écart d'un milliard et demi d'hommes par une minorité
orgueilleuse". Le livre devient très vite culte
dans le monde intellectuel du tiers-monde et des organisations
telles que les Black-Panthers.
GLISSANT Edouard(Martinique,
1928).
Pendant ses études de philosophie et d' ethnologie,
il se lie aux milieux intellectuels africains.
Militant contre le système colonial, sa signature
au manifeste des 121 contre la guerre d'Algérie lui
vaut 5 ans d'assignation à résidence en france.
Par la suite il fonde un institut martiniquais d'études,
devient rédacteur en chef du Courrier de l' Unesco
et enseigne dans divers universités américaines.
Il publie des poèmes, ainsi que des essais littéraires
et philosophiques dans lesquels il tente de définir
le concept "d'Antillanité".
Il est également le père spirituel des écrivains
du mouvement de la Créolité.
MAXIMIN Daniel (Guadeloupe,
1947).
Après des études de lettres à la Sorbonne,
il enseigne la littérature, puis l'anthropologie, il
devient par la suite directeur littéraire aux Editions
Présence Africaine et produit l"émission
"antipodes" sur France-Culture.
Il se veut le fils spirituel d'Aimé Césaire
et poursuit sa quête de l'identité antillaise.
Nourri des mythes et des légendes des ancêtres
créoles,
il écrit "une histoire d'archipel attentive à
nos quatre races, nos sept langues et nos douzaines de sangs".
ORVILLE Xavier
(Martinique, 1932).
Après l'obtention d'une agrégation, il enseigne
l'espagnol et deviendra plus tard le conseiller culturel
du président de la république du Sénégal,
Léopold Sédar Senghor et gardera ce poste
jusqu'en 1982.
De retour en Martinique il devient chargé de cours
de littérature à l'université.
Imprégnée des contes et des mythes, son oeuvre
littéraire réussit à inventer une véritable
écriture de la Créolité. Il considère
le métissage comme une véritable source de
richesse.
PINEAU Gisèle
(Guadeloupe, 1956).
Né de parents guadeloupéens, elle grandit en
métropole en subissant le racisme et les heurts des
cultures.
Dans cette exil, elle prend conscience de sa différence
et de son besoin de rentrer au "pays", la Guadeloupe
pour trouver son identité.
En 1970 de retour au Antilles en tant qu'infirmière
en psychiatrie, Gisèle PINEAU consacre une partie de
son temps à l'écriture et fait partie de la
nouvelle génération.
ZOBEL Joseph (Martinique,
1915).
Son roman autobiographique, la rue case nègre(1950),
porté au cinéma par la réalisatrice
Euzhan Palcy, est imprégné de réalisme
social. Zobel décrit son enfance dans les Antilles
des années 30.